Croissance urbaine et mise en valeur du patrimoine architectural

Issu d’une civilisation millénaire, le Maroc recèle un patrimoine culturel riche témoignant des racines historiques des civilisations ayant donné au Maroc son identité actuelle. Ce legs historique comprend les monuments , les sites, les biens mobiliers d’archéologie, les collections muséographiques en plus d’un patrimoine immatériel diversifié résultant des pratiques, représentations, connaissances et savoir-faire transmis de générations en générations se manifestant dans des domaines aussi diversifiés que les traditions et expressions orales, y compris la langue comme vecteur du patrimoine culturel immatériel; les arts du spectacle; les pratiques sociales, rituels et événements festifs; les connaissances et pratiques concernant la nature et l'univers; les savoir-faire liés à l'artisanat traditionnel.
Recréé en permanence par les communautés et groupes en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, Ce patrimoine leur procure un sentiment d'identité et de continuité.
Pour le mettre en valeur, ce patrimoine doit être conservé et sa connaissance constamment améliorée. Il s’agit non seulement de le gérer en tant que tel, mais de l’intégrer dans sa logique sociale,car la véritable menace qui pèse sur lui,c’est la perte de ce qui a fait sa raison.
De cette diversité du patrimoine culturel et au regard de l’urbanisation croissante du territoire marocain, la présente étude se propose d’étudier, dans le cadre de la gestion des grandes villes au Maroc , la problématique de la croissance urbaine et la mise en valeur du patrimoine architectural en prenant en considération les différents rapports entre le bâti, à savoir l’état des édifices et la fonction socioculturelle que remplit l’ouvrage à mettre en valeur. Aussi on parlera indifféremment du patrimoine architectural et patrimoine urbain dans une perspective d’harmonie entre urbanisation et patrimoine culturel.
Le patrimoine architectural comprend les biens immeubles suivants:
1. Les monuments: toutes réalisations particulièrement remarquables en raison de leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique, y compris les installations ou les éléments décoratifs faisant partie intégrante de ces réalisations;
2. Les ensembles architecturaux: groupements homogènes de constructions urbaines ou rurales remarquables par leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique et suffisamment cohérents pour faire l'objet d'une délimitation topographique,
3. Les sites: oeuvres combinées de l'homme et de la nature, partiellement construites et constituant des espaces suffisamment caractéristiques et homogènes pour faire l'objet d'une délimitation topographique, remarquables par leur intérêt historique, archéologique, artistique, scientifique, social ou technique
la problématique de la croissance urbaine et la mise en valeur du patrimoine architectural tire sa légitimité d’un double constat ,d’une part la ville en tant qu’espace de développement économique et social ,doit penser sa viabilité et sa pérennité en fonction des besoins de ses habitants,d’autre part ces mêmes habitants expriment de manière visible ou latente, le plus souvent, un besoin d’identité culturelle, doublé d’un impératif de vécu social dans lequel se greffe des contraintes de survie et des opportunités d’épanouissement dans leur milieu urbain. Aussi la finalité à laquelle doit aboutir toute politique de mise en valeur du patrimoine urbain consiste à ce que les usagers aient intérêt à la protection du patrimoine architectural et se sentent en mesure de l’assumer.
Afin de répondre à cette problématique, il parait opportun de délimiter les contours de la problématique autour des questions suivantes :
Question n°1 : dans quelle mesure la croissance urbaine effrénée constitue une menace pour patrimoine architectural ?

Question n°2 : quels sont les moyens susceptibles non seulement de gérer le patrimoine architectural des grandes villes en tant que tel, mais de l’intégrer dans sa logique sociale,car la véritable menace qui pèse sur lui,c’est la perte de ce qui a fait sa raison?

Question n°3 : comment aboutir à ce que les usagers aient intérêt à la protection du patrimoine architectural et se sentent en mesure de l’assumer ?

Question n°4 : quelle stratégie patrimoine architectural et quels rôles dévolus aux acteurs susceptibles de le faire vivre ?

Question n°5 : comment aboutir à des solutions urbaines qui valorisent le patrimoine urbain tout en lui permettent de remplir en même temps les fonctions liées à la vie urbaine ?
Le plan proposé pour traiter la problématique de la croissance urbaine et la mise en valeur du patrimoine architectural peut être articulé de la manière suivante :le développement et le fonctionnement de l’espace urbain qui obéit à des impératifs économiques et sociaux,politique de logement,programmations des équipements publics,transport urbain ,industrialisation doit